Comment mener son projet efficacement?
Combien d’idées avez-vous eu et n’avez-vous pas mené à terme ? Combien de projets auraient pu être développés et sont restés dans l’imagination de leurs porteurs sans jamais voir le jour ? Par manque de méthode, parce qu’on ne sait pas toujours par quel bout les prendre, ces projets, probablement enrichissants, ne voient pas le jour. Pour les adorateurs de Protagoras et les adeptes du courant relativiste et du sophisme, bien loin des « vérités » socratiques, vous savez que de très nombreuses méthodologies sont proposées en terme de gestion de projets. Je vous propose une méthodologie simple mais très efficace pour passer du projet à l’idée en 6 étapes. Ça vous tente ? C’est parti …
Et si on partait … ?
Imaginez que nous décidions de partir en voyage … Voici notre projet, et nous allons voir à travers cet exemple d’une très grande simplicité, une méthodologie « diabolique » pour arriver à ses fins.
Voici notre idée : partir en voyage.
La première étape va être d’étudier où aller. En fonction des contextes sociaux, politiques sécuritaires ou autres, nos choix vont se limiter. En effet, certaines destinations seront plus propices à nos tribulations. Et puis il y a aussi nos envies, nos besoins, nos rêves, mais également nos croyances (parfois limitantes), nos limites et nos peurs. Disons que nous cherchons le soleil, que nous avons un peu de moyens, et que nous cherchons à nous détendre chaleureusement … alors pourquoi pas Maurice ? Allez, c’est décidé, l’ile Maurice sera notre destination.
Deuxième étape : de quoi a-t-on besoin ? Formalités administratives, changer des devises, contenu de la valise, choix des billets, des dates, de l’hôtel, des excursions … en analysant ce qui est à notre disposition et selon nos besoins et envies, nous allons littéralement établir le plan de bataille de notre voyage. Nous partirons à Noël prochain, c’est décidé. Nous savons quoi faire, nous avons fait la liste des tâches à réaliser et nous l’avons temporisée.
Troisième étape : on se rapproche de la date du départ, il est temps de nous préparer. Passage à la préfecture pour le passeport, obtention du visa, changement de la monnaie, achat du maillot de bain, impression des cartes d’embarquement … et hop, la valise bouclée, les papiers dans la poche … en route pour l’aéroport.
Quatrième étape : profitons … !!! C’est le temps de l’action, du voyage, de vivre, de profiter. Nous mettons en pratique tout ce que nous avions imaginé et nous apprécions ce voyage comme il se doit.
Cinquième étape : on fait le bilan ? Cela pourrait commencer dans l’avion du retour. Nous échangerons sur ce que nous avons vécu : les points forts, les souvenirs, ce qui a été génial, ce qui a été moins bien. C’est par cette étape que nous améliorerons notre approche pour le prochain voyage.
Et la sixième étape ? Il est temps de transmettre … Même si les historiques « soirées diapo » n’existent plus, quel plaisir de partager avec autrui les joies, mais pas que, de notre voyage. Montrer les photos, expliquer nos ressentis, ce que nous avons peut-être raté aussi, mais transmettre. Pour revivre ce voyage, pour informer l’autre (et le faire rager parfois aussi), mais transmettre.
Et voilà !!! Nous sommes passés de l’idée au projet …. Six étapes simples et nous avons concrétisé ce qui n’était qu’une simple idée … Mais entrons un peu plus dans le détail afin d’adapter cette méthode à tous nos projets qu’ils soient personnels ou professionnels.
La gestion de projet
Vous avez déjà compris l’idée générale. Cette méthodologie est utilisée presque « naturellement » dans nos vies quotidiennes. Prenons quelques instants pour détailler cette méthode selon deux prismes : la recherche d’emploi, et la création d’entreprise.
1 – L’étude :
Il s’agit ici de détourer les contours vagues du projet. Dans cette étape il va falloir partir « ex nihilo », c’est-à-dire « à partir de rien », ou de presque rien, pour développer les contours, de plus en plus fins, de notre projet. Étudier l’existant, le manque, le besoin, les conditions générales et particulières, éclairer peu à peu son idée par l’environnement global et circonstancié qui entoure le projet.
Dans le cadre de la recherche d’emploi, il s’agit d’une part d’étudier le marché, comprendre quelles sont les demandes des employeurs, les propositions des candidats concurrents, les aides et assistances proposées par les différents organismes tiers, les forces de votre candidature mais également ses faiblesses.
Pour la création d’entreprise, il s’agit en premier lieu d’étudier le manque existant sur le marché et comment votre proposition de valeur va pouvoir combler ce manque. Mais aussi d’étudier les opportunités et les menaces à la fois de l’environnement économique et social de votre création, mais également celles offertes par les concurrents, les clients, les fournisseurs …. Il faudra également travailler sur le diagnostic interne en établissant les forces et les faiblesses de votre projet.
A ce stade, l’idée est devenue un projet car elle s’est confrontée à l’environnement et elle a déjà évolué. Si on ne sait pas encore précisément où et comment on y va, on sait exactement où on ne doit pas aller.
2- L’analyse
Il est temps de dresser la liste des besoins, d’analyser tous le paramètres de déroulement du projet et de mette en place le rétro-planning essentiel à la réalisation de ce dernier. La clé du succès de l’aventure que vous projetez est sûrement dans l’établissement exhaustif de tout ce dont vous allez avoir besoin et de trouver dès à présent des solutions aux embuches que vous trouverez.
Minimiser les menaces, maximiser les opportunités, optimiser vos forces, combler vos faiblesses : ce sont les buts de cette étape. Dans la recherche d’emploi, c’est l’heure de faire la liste de vos besoins : un CV, une lettre de motivation adaptée, des photos d’identité, peut-être un extrait de casier judiciaire ou des lettres de recommandation … Mais aussi la valorisation de certaines expériences parfois par des diplômes validant vos acquis professionnels, peut-être suivre une formation pour éliminer cette faiblesse qui peut vous handicaper, peut-être le développement de votre réseau social ou tout autre outils enrichissant le champ de votre possible. Pour la création d’entreprise, il est venu le temps de débuter son « Business model » et de mettre au centre votre proposition de valeur. Après avoir compris comment produire ce que vous vendrez, les clés de cette production, les modalités de commercialisation, la concrétisation à la fois des structure de coûts, mais aussi de revenus, vous dresserez les différentes phases à respecter pour créer votre entreprise. Celles-ci se retrouveront sur votre rétro-planning, que ce soit en matière administrative, développement de réseau commercial et prospection, création de réseaux de fournisseurs, phase de recrutement ou de recherche de financement. A la fin de cette étape votre « business model » est complet, vos stratégies sont posées, votre planning est clair et précis.
3- La préparation
Voilà, c’est le moment de commencer les actions opérationnelles, conformément au planning. Les différentes étapes listées vont trouver ici leur concrétisation. Entamer les démarches, réaliser les formalités administratives… rédiger, écrire, envoyer, appeler : c’est le début des phases opératives préparatoires à l’action. Bien sûr, vous n’aurez pas pensé à tout et des embûches se dresseront devant vous.
Mais pas d’inquiétude : votre plan est bien établi et les quelques ajustement obligatoires ne seront que des grains de sables sans conséquences dans les rouages bien pensés de votre projet.
Pour la recherche d’emploi cette étape s’organise autour de la rédaction, de la réception des adresses et numéros de téléphone, de la mise en place de vos outils de visibilité. Forts de vos documents parfaitement établis, de votre plan bien réfléchi, vous êtes prêts pour la suite.
En matière de création d’entreprise c’est l’heure du recrutement, de la levée de fond, des formalités obligatoires, des formations, de la réalisation des outils commerciaux. A la fin de cette étape vous devriez être face à la totalité de ce dont vous aurez besoin pour agir efficacement.
4 – L’Action
C’est maintenant !! L’heure d’agir. Vous allez faire ce que vous devez faire et récolter les fruits espérés. Cette étape est évidemment chronophage, stressante et enrichissante. Bien sûr, la pertinence de votre plan fera votre succès. Mais pas de question à se poser : il faut y aller. Faites ce que vous avez prévu et avancez, surtout avancez !!!
Pour la recherche d’emploi, envoyez, écrivez, téléphonez et recevez des retour … que des verbes d’action ? Oui : c’est là que votre plan se concrétise. Pour les créateurs d’entreprise, vendez, achetez, managez, gérez et profitez surtout des retombées de vos stratégies finement posées.
5 – L’évaluation
Pas facile d’avancer efficacement le nez dans le guidon. Octroyez-vous des pauses. Des points d’étapes doivent être posées dans votre planning. Qu’il s’agisse de veille ou de réajustement stratégique, vous devez absolument vous offrir ces temps de recul pour vous permettre, le cas échéant, de vous adapter, à la fois aux bouleversement conjoncturels, mais également aux erreurs de planification éventuelles. A 3 mois, 6 mois, un an, peu importe, mais des points d’étapes doivent être mis en place.
Même le meilleur des plans a quelques failles et vous devez être en capacité de les voir et d’y répondre. Alors prenez la distance nécessaire pour faire face à cette adaptation obligatoire. Dans la recherche d’emploi, récoltez les observations de vos interlocuteurs et faites évoluer vos outils de communication. Vérifiez les évolutions du marché de l’emploi, réajustez vos documents, mettez à jour vos listes de contact et adaptez votre plan à l’évolution de votre recherche. Les créateurs d’entreprise doivent avoir des systèmes de veille en interne ou externalisés. Mais le porteur du projet doit également savoir prendre le recul nécessaire sur ses actions. Regardez votre business model et adaptez-le en fonction des retours clients ou fournisseurs. Adaptez vos stratégies et vos tactiques pour maximiser l’efficacité de votre plan.
6 – La transmission
Seul, nous n’arriverons pas aussi loin qu’à plusieurs. Vous devez être accompagné. Quelque soit votre projet, votre entourage va jouer un rôle de premier plan. Ici nous pouvons voir l’extrême importance de se détacher des personnes toxiques et de se rapprocher de tous ceux qui seront positifs dans votre démarche. Attention, il ne s’agit pas de faire le vide autour de soi et de ne garder que ceux qui observent béatement vos actes : la critique peut être constructive. Mais vous devez laisser sur le côté ceux qui n’ont que de la négativité pour votre avancée, et qui souvent sont immobiles. Vous voulez faire de la musique ? Abandonnez ceux qui ne voient que des contraintes et rapprochez-vous de ceux qui vous encouragent. Vous créez une entreprise, une association ? Lâchez ceux qui ne comprennent pas vos volontés et fiez-vous à ceux qui accompagnent votre démarche. Vous voulez changer de vie ? N’écoutez pas ceux qui vous inspirent de la peur et de la méfiance et suivez ceux qui voient dans votre avancée l’heureux moyen de vous épanouir. Alors regroupez-vous. Adhérez à des syndicats professionnels, des associations, des groupements d’intérêt, appelez vos amis qui vous suivent sans intérêts personnels, prenez un coach, choisissez un mentor, trouvez des conseils et une autre vision que la vôtre. La transmission c’est l’expression de ce qui a marché et n’a pas fonctionné. C’est verbaliser vos actions et vos plans et savoir pour comprendre. En recherche d’emploi, des coachs sont là pour vous accompagner et débriefer avec vous. Des associations, des groupes de discussion peuvent vous écouter et vous aider à maximiser votre impact.
Les créateurs d’entreprise peuvent partager au sein de groupements professionnels et de syndicats d’entrepreneurs. Il est également possible d’enseigner et de transmettre vos succès et vos déboires. N’oubliez pas qu’aucun succès ne se savoure seul, mais se déguste ensemble.
Conclusion
Une méthodologie simple et tellement efficace … Appliquée à tous vos projets elle conduira à vos succès sans faille. Pour aller plus loin, elle respecte les différents besoins psychologiques décrits par Tony ROBBINS. Le besoin de certitudes dans la phase d’étude et le recueil d’informations, besoin de variété dans l’imagination stratégique, besoin de sens dans la préparation fine de votre projet, besoin de connexion dans l’adéquation entre votre projet et les actions que vous menez, besoin d’évoluer par l’évaluation et l’ajustement, besoin de transmettre et de contribuer par les échanges et la transmission de votre expérience. Plus qu’une source de plaisir, la réalisation de vos projets est une source d’épanouissement, alors épanouissez-vous. Certains sont des bâtisseurs, d’autres des destructeurs …. Dans quel camp êtes-vous ? Projetez, avancez, construisez et croyez en vous !!!