Economie-Business,  Essentiels

La comptabilité c’est la vie !!!

Oui ce titre est provocateur, mais nous verrons que derrière une accroche racoleuse se cache des notions et des concepts indispensables dans la vie de celui (ou celle bien sûr) qui veut être indépendant, libre et faire décoller sa vie … Cela peut paraître rébarbatif mais vous constaterez à quel point cela peut être éclairant de savoir ce que les autres ignorent si superbement.

Ce qu’il y a d’extraordinaire avec les systèmes éducatifs de presque tous les pays, c’est qu’ils n’enseignent pas ou quasiment pas les notions élémentaires d’économie personnelle et de finances individuelles. OUI, vous et moi avons appris la vie et les frasques de rois et de reines ayant vécu il y a des millénaires, des théorèmes mathématiques antiques, des noms propres et des dates mais cela nous a que très rarement servi, à part dans des soirées Trivial Poursuit, et encore si nous avions la chance de nous en souvenir. Mais une constante navrante est l’absence d’éducation financière dans nos parcours. Et pourtant !

Alors que la plupart des gens se battent au quotidien pour survivre en tentant de difficilement boucler leur budget, peu savent réellement ce qu’est un budget. Ici, sans entrer dans des détails complexes et inutiles, nous allons essayer de donner des définitions de base à des concepts primordiaux afin de mieux maitriser son existence. Évidement nous parlerons de finances et d’économie, mais avec un peu d’imagination il nous sera facile de transposer cela aux différents capitaux en notre possession.

Recettes et dépenses

Toute entreprise doit réaliser un état de ses finances à échéances variables. Cet état, ce document, s’appelle un « compte de résultat ». Il comporte 2 colonnes : les dépenses (charges) et les recettes (produits). Les produits sont l’ensemble des gains réalisés par l’entreprise sur une période donnée. Les charges sont l’ensemble des dépenses de la même période pour assurer ces gains. En soustrayant les charges aux produits, on obtient le résultat. Ce résultat est l’expression d’un bénéfice, c’est-à-dire des gains globaux réalisés par la structure ; ou du déficit donc des pertes réalisées par celle-ci. Cette simple notion est déjà beaucoup trop peu mise en pratique dans la vie de chacun. En effet, soyez honnête, avez-vous déjà couché sur papier vos recettes et vos dépenses sur un mois ou sur un an ? Savez-vous réellement ce que vous dépensez ? On a tendance à le faire intuitivement, « à la louche » mais vous seriez surpris de voir l’ampleur de certaines dépenses. Or, si on souhaite optimiser son budget, développer ses capacités financières, n’est-il pas indispensable de connaître le montant à la fois de ses gains mais aussi, et peut-être surtout, de ses dépenses ?

Possessions et dettes

Un deuxième document est indispensable dans la vie d’une entreprise : le « bilan ». Celui-ci, également sur 2 colonnes, montre d’une part tout ce que possède l’entreprise (actif) et d’autre part comment elle l’a obtenu (passif). L’actif retrace alors l’ensemble des outils, des stocks, des créances et de la trésorerie en possession de la structure, quand le passif montre ses dettes et les différents moyens mis en œuvre pour obtenir ces possessions. Les 2 colonnes sont strictement égales. En effet, tout ce qu’a la structure a bien été financé par quelque chose. Sans trop complexifier la chose, nous noterons 3 choses importantes. D’abord l’actif (les possessions) ne prend en compte que ce qui peut avoir de la valeur. Ainsi, dans le cadre des finances individuelles, votre vieille paire de baskets ne rentre pas dans l’actif. Oui, même si elle a de la valeur à vos yeux, elle n’en a pas au sens économique du terme, ou elle n’en a plus.  

Deuxièmement, les possessions se déprécient. Vous possédez une voiture neuve ? Félicitation. Vous l’avez payé il y a un mois 10 000 euros et vous êtes tenté de croire qu’elle vaut toujours cette somme ? Allez voir sa cotation sur des sites spécialisés et vous constaterez la triste réalité : sa valeur (décote) va déjà être entre 15 et 30%.

Donc sa valeur dans votre actif n’est pas sa valeur d’achat. Troisièmement, ne peut être mis dans l’actif que ce qui peut objectivement être monnayable et estimable. Il est fréquent de constater que certains croient détenir des actifs de forte valeur, mais cette estimation n’est due qu’à leur ressenti et elle est souvent très surcotée par rapport à la réalité. J’ai un ami qui possède encore un vieux billet de 500 francs français de 1990. Il était persuadé que cet objet était collector et qu’il valait bien plus que sa valeur originelle. Un rapide coup d’œil sur un site de billetophilistes (collectionneur de billets de banque) spécialisé lui a permis de se rendre compte que sa valeur était de : 15 euros, soit presque 100 francs de l’époque. Bravo mon ami, tu as un objet qui vaut 5 fois moins que sa valeur d’origine, toi qui croyais qu’il en valait au moins le double. Il faut faire très attention à ses fausses croyances et à tous les biais cognitifs qui nous aiguillent vers de mauvaises interprétations. Le Passif regroupant les moyens mis en œuvre pour obtenir nos possessions va comporter schématiquement 3 parties. La première sont nos capitaux de départ, c’est-à-dire ce qui nous a permis de commencer. Et pour ceux qui souhaiteraient débuter une comptabilité personnelle, on peut mettre la valeur de votre actif au premier jour de votre comptabilité personnelle. La seconde partie concerne votre résultat, comme vu précédemment, soit vos recettes moins vos charges sur la période donnée. La troisième partie regroupe l’ensemble de vos dettes qu’elles soient auprès des banques (emprunts), de fournisseurs (pour ceux qui n’ont pas encore payé le loyer ou l’électricité). Il y a de « bonnes » et de « mauvaises » dettes, mais nous en parlerons dans un prochain article.

Allez, encore un petit effort d’honnêteté : savez-vous

 ce que vous possédez ? Êtes-vous réellement en capacité de dire, tout de suite, ce qui est en votre possession ? Juste pour rigoler un peu … la semaine dernière, une amie a proposé à une de mes filles de lui donner une robe très jolie. Vous savez pourquoi ? NON, elle n’avait pas grossi ! NON elle était toujours en bon état et « à la mode » ! Tout simplement parce qu’elle venait de l’acheter en solde et qu’une fois rentrée chez elle, elle s’est rendu compte qu’elle l’avait déjà dans son armoire et qu’elle ne l’avait jamais portée. Elle est un cas unique ? Vous êtes sûr ? Il est très fréquent et même socialement encouragé, de consommer tout et n’importe quoi, mais rare sont ceux capables de dire ce qu’ils possèdent vraiment.

Charges vs investissements

Il est extrêmement important de faire la distinction entre ces 2 notions pour avancer : c’est à la fois très simple et très complexe, vous allez voir. Les charges sont l’ensemble de vos consommations notamment nécessaires au fonctionnement global de votre vie. Ainsi des dépenses telles que des raviolis, l’électricité, le loyer, les assurances, l’essence, le cola … sont des charges. Les investissements sont aussi des dépenses mais elles ont pour objectif de vous rapporter, comme par exemple des actions dans des sociétés, des parts dans une entreprise, un appartement que vous allez mettre en location … Voilà pour la version simple. Maintenant la version complexe : à cause de croyances individuelles et de marketing social, beaucoup d’individus ont une forte tendance à confondre certaines charges avec des investissements. C’est ici qu’on devrait normalement se fâcher, mais c’est vous ouvrez votre esprit, ça devrait bien se passer. L’achat d’une voiture est une charge : à part si vous la louez à un tiers, acheter une voiture ne vous rapporte rien, et même vous coûte. Bien sûr ça fait plaisir, ça vous fait gagner en temps et en confort, ça vous rassure, ça vous donne un sentiment de liberté. Mais financièrement cela ne vous rapporte rien. Et en plus cela vous coûte en entretien, essence, assurance, et on ne revient pas sur la décote qui fait que chaque jour qui passe voit votre véhicule valoir un peu moins cher. Une voiture est une charge et non un investissement. Allons plus loin : vos vêtements sont une charge. En effet, s’ils vous permettent d’exister, d’aller travailler, s’ils sont beaux … ils ne vous rapportent rien. Et vous savez très bien qu’une fois acheté leur valeur diminue fortement, qu’ils s’usent. Vos vêtements sont une charge et non un investissement. Encore un peu plus loin !

Acheter une résidence principale est une charge ! Là ça va être tendu … Si pour beaucoup, acheter une maison ou un appartement pour y vivre est un rêve, un aboutissement et même un investissement, en réalité il ne s’agit que d’une charge, que d’une source de dépense. En effet, entre les taxes et les impôts, le remboursement des intérêts d’emprunt, les assurances, les travaux et l’entretien : cette résidence principale coûte.

Et, sauf à la louer à quelqu’un, elle ne rapporte rien. C’est donc une charge.

Mais c’est un investissement pour plus tard puisqu’elle prendre de la valeur ! ». Peut-être qu’elle prendra de la valeur. Mais lorsque vous la vendrez, vous souhaiterez acheter un autre bien qui lui aussi aura pris de la valeur donc vous ne gagnerez rien : ça s’appelle l’inflation. Votre bien augmente mais les autres aussi, et le coût de la vie également. Mais nous reviendrons précisément sur ce point dans un prochain article. Gardez en tête qu’acheter sa résidence principale est une charge et non un investissement. Alors faut-il ne rien acheter, et surtout pas sa maison ? Loin de là : achetez ce que vous voulez mais ayez conscience des choses !

Au quotidien

Mais ces notions nous servent à quoi au quotidien ? Ce que j’ai appris avec la sophrologie c’est qu’en ayant conscience des choses on peut avoir une action sur elles. A partir du moment où vous êtes capable de réaliser votre propre compte de résultat c’est-à-dire de noter précisément vos dépenses et vos recettes, à partir du moment où vous pouvez réaliser votre propre bilan, c’est-à-dire noter vos actifs et investissements ainsi que vos ressources et vos dettes, alors vous pouvez être actif dans des gestions personnelle.

Un exemple pour étayer tout ça. Il y a quelques années, trop pris par une folle et intense vie professionnelle, j’ai oublié pendant 2 ans de faire ce genre d’exercice. Quand je m’y suis remis j’ai constaté quelques dépenses inattendues. Je consommais un paquet de cigarettes par jour (disons 10 euros) et tous les mardis je prenais un tacos (15 euros), le jeudi avec mes filles nous avions l’habitude de commander du poulet frit (40 euros). Je gagnais bien ma vie et donc ces quelques 125 euros par semaine ne me faisaient pas mal. Oui mais, par an : 3 640 euros de tabac, 780 euros de tacos, 2 080 euros de poulet frit. Soit un total de 6 500 euros. En arrêtant ces consommations, nous sommes payés, avec mes filles, 2 mois de vacances en Sardaigne, en Sicile et avons découvert des endroits merveilleux, vécu des aventures splendides.

En conclusion

Faites ce que vous voulez (ou pouvez), mais ayez pleinement conscience de ce que vous faites. Il y a 2 (mais en fait 3) moyens de gagner de l’argent, d’optimiser vos finances personnelles. La première façon est d’augmenter vos recettes : pas si simple a priori mais nous y reviendrons longuement. Deuxième façon : diminuer vos dépenses, souvent plus simple mais ça a une limite. Troisième façon : un mix des 2 premières, c’est-à-dire augmenter ses revenus tout en diminuant ses dépenses. Ces notions simples de gestion personnelle ne sont pas apprises aux enfants par les systèmes éducatifs. Chacun passera l’essentiel de sa vie à se battre pour « joindre les 2 bouts ». Mais vous vous savez, et si vous le souhaitez, vous prendrez conscience de vos états financiers. Et si vous le souhaitez vous serez acteur de votre vie : le premier pas vers votre liberté, attachez vos ceintures, vous allez décoller …

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